RETOUR ET PROCHE DÉPART - 01 Apr 2017

Il faut migrer
Il faut bouger
Maintenant
Bientôt
Demain
Les bras ouverts sur de l'air
Tu vas voir comme ça va être joli
Comme le vent va te chasser doucement
Attend-moi, je reviens ailleurs.

À PIEDS-JOINTS - 07 Oct 2014


Lâche ton bras mort, mets ton gilet de sauvetage et saute.
Ça commence par une fin, c'est drôle.
Rions de tout, même de ça.

Regarde notre île, comme elle est belle,
Comme elle est neuve,
Comme elle va vivre,
Sans eux.
C'est mieux.

HOW TO FORGET YOUR FACE. - 04 Sep 2014
You're gone in september two years ago.
Let's eat a piece of chocolate cake,
Draw a magic mountain,
Find where the sea begins.



SEULEMENT LES TRACES - 25 Apr 2014

Regarde, il ne reste que des miettes
De nos mots idiots et de nos fêtes
De nos non-danses, de nos rêves,
De nos paillettes
Dans les yeux
Les poings fermés sur mes paupières, je compte jusqu'à trois et tu disparaitras.
C'est aussi simple que cela.

MOI AUSSI - 08 Apr 2014


Parfois je me dis qu'il n'y a pas de hasard
Là tout de suite je me le dis
Quand tu me réponds moi aussi
Moi aussi j'y suis
Il y a cette musique qui prend le temps (piano piano)
Du fond de la salle je me laisse happer
Roman(s) de l'imprévu improvisé.

MA VILLE EN 24H - 18 Mar 2014


Demain dans le train
Je ferai danser cette chose argentée dans la grille de ventilation
En pensant à ces quelques minutes devant ta porte
À cette fleur de rien
À ce paquet de cigarettes vide

Il fait déjà nuit.



QU'EST-CE QU'ON FAIT LÀ ? - 26 Feb 2014

QU'EST-CE QU'ON FAIT LÀ ?
QU'EST-CE QUE JE FAIS LÀ ?
QU'EST-CE QU'ON FAIT, LÀ ?

Je te le demande.

Relire Lola Lafon / S'endormir dans les trains / Enjamber des montagnes de linge sale et de papier / Ouvrir toutes les boîtes de sardines / Fermer la porte / Se coller les doigts entre eux et puis les cheveux / S'indigner de tout sans rien faire /

Repli (repli, repli, dedans)

JE NE VEUX RIEN OUBLIER - 19 Jan 2014


La violence, la beauté, la douceur d'un raté
Je veux tout garder.
Le plastique, la porcelaine, les revers de la main,
Chaque billet de train.

À CIEL OUVERT - 21 Nov 2013

Comment dire la pause
Comment dire les mains sur les yeux
Comment dire stop
Aux loopings, aux montagnes russes, à la marée montante
Je ne suis pas cyclothymique, c'est le monde autour
Je ne suis pas triste, c'est que je ne sais plus
Danser
Quel pied
Quelle ligne.

TE DIRE QUE ÇA VA - 23 Oct 2013


Il y a cette chose brutale qu'on n'ose pas nommer, celle qu'on remplace par des mots qui épargnent, des mots jolis, des mots ouverts, pour garder l'espoir que. Il y a les larmes de maman au téléphone, les trucs qu'on dit pour réconforter qui sont totalement inutiles, le silence. Vient ensuite l'instant où on se met à penser que c'est comme s'il était parti habiter très loin, à l'autre bout du monde. Et cette pensée me ferait presque sourire.
Enfin il y a la crise d'angoisse nocturne aiguë qui me ramène à toi. À ta mort. En pleine gueule. Un an, vois comme le temps se fout de nous... Je me dis que toutes les morts me ramèneront à la tienne. Je me dis que. Et puis ça aussi. Et plein d'autres choses encore.

PAILLETTES - 22 Oct 2013

Recadre-moi
Fais-moi jour
Éclaire-moi
Dedans.

"J'AIME, J'AIME QUE TU NE ME DISES JAMAIS SOIS SIMPLE" - 20 Sep 2013

Arrête le temps.
Un après-midi, une nuit.
Sous la pluie.
S'il-te-plaît.

Quand même. - 04 Sep 2013

Puisqu'il faut changer de vie, changer de côté, côtoyer l'Espagne, presque.
Puisqu'il faut se rapprocher de la mer, s'adosser aux montagnes.
Moi je reste. Pour le moment.

ET S'IL FAUT ENCORE RENTRER. - 29 Aug 2013

Chercher des restes de fête, partout.
La fureur dans ma tête.
Brouillée, brouillon.

NANTES TOP CHRONO - 16 Jul 2013

Tu es si jolie
Quand tu enroules frénétiquement une boucle de tes cheveux autour de ton doigt
Quand tu ris et quand tu parles fort parce qu'en vrai tu es gênée
Quand tu m'appelles avec cette voix très aiguë "Anaïïïïïïïïs"

Au sommet - 28 May 2013

De très haut ou du très bas
On souffle les bougies
On court après la fumée
On chasse ce mois de mai délavé
Plein d'efforts, de folies, de ratés.

DIMANCHE 3 MARS 2013 - 20 Mar 2013


Ce dimanche-là, je ne l'oublierai jamais, jamais.
Jouer pour vous, mes mentors
Épaules contre épaules
Passage de flambeau
Vos yeux qui brillent.

Allo, j'ai rêvé de toi. - 29 Jan 2013


Les gens qui sont dans nos rêves la nuit, faudrait toujours les appeler le matin au réveil.
La vie serait plus simple.

Leos Carax

01/01/2013 - 04 Jan 2013

Commencer l'année en ne sachant toujours pas où commence la mer, ni où elle finit.

VEUILLEZ EFFACER TOUTES MES TRACES - 11 Dec 2012

Il y avait la vieille dame à qui on a volé un manteau de fourrure, le patron de l'hôtel qui a retrouvé de la drogue sur son parking, la mère dont la fille a fugué pendant la fête des Lumières, l'homme qui s'est fait casser sa voiture, la femme aux voisins violents, et puis il y avait moi, les jambes croisées si fort sur ma chaise que le sang ne pouvait plus passer.

I'LL ABANDON MY CAR ON THE HIGHWAY - 22 Nov 2012

Le brouillard sur la route.
Le soleil dans sa cuisine.
Les champignons dans la forêt de Notre-Dame des Landes.
Encore un peu plus de branches entremêlées, comme des bras, dis.

TRAVERSER - 31 Oct 2012

D'Est en Ouest
Balleure à Nantes
Les soupes et les pulls
Les portes
Le regard neuf sur avant
Future nostalgie.

RECOMMENCER - 05 Oct 2012


ENCORE.

APRÈS - 04 Jan 2012

La Rochelle sous la brume,
Cerveau ouvert, cartes maritimes.
Je sais où je vais.
Lyon en plein soleil.
Du brouillard s'échappe encore du fond de mon crâne,
Du brouillard très doux,
Ça fera des nuages au dessus de mes montagnes.
Je savoure mes éclaircies par terre, les genoux dans la peinture.
Bonjour 2012.

UN PEU DE MER ENCORE - 16 Dec 2011

Je me souviens de ce jour en Bretagne où tu as voulu pêcher.
Je me souviens de cette canne à pêche, de ton gilet corail, des vagues et puis du soleil qui faisait briller tes cheveux.
Je me souviens que tu disais que tu ne savais pas faire.
Je me souviens des garçons arrivant en bateau, en face.
Je me souviens de cette absence de poisson qui a renforcé ta présence.

FAIRE DES MURS AVEC DES FENÊTRES - 16 Dec 2011

Faire des murs avec des fenêtres
Des portes-fenêtres
Pour te voir arriver
Pour regarder la pluie tomber
Pour faire de la buée et puis pour écrire dedans
"J'ai peur de te faire disparaître"


Lyon, 16 décembre : un sapin a élu domicile dans la cuisine, entre le placard, la table et la fenêtre, pour le plus grand plaisir du chat Toudi.

DRAWING MOUNTAINS ON THE FLOOR - 05 Nov 2010

Après tout, c'est un passe-temps comme un autre.
Si je me dépêche, j'arrive bientôt à la fenêtre,
et dans une semaine jusqu'à toi, peut-être.
C'est tout.

I SEE MOUNTAINS - 20 Oct 2010
Cette nuit, après la pluie sous laquelle tu es parti, cathédrale ou montagne j'ai dégringolé de très haut du sommet droit dans mon lit, je ne pouvais plus bouger alors je me suis répandue, des petits paquets de neige et de pierres se sont amassées doucement sous la couette jusqu'à former une forme dense et heureuse, une boule, un chat, moi. Leopold, j'ai vu les montagnes dans ta musique, j'en suis sûre.


UNE RENTRÉE SANS CARTABLE - 28 Sep 2010


Voilà, on y est, qu'elle dit en tremblant.
Je suis prête à appuyer sur ce fichu interrupteur et à tout dévoiler maintenant.
La lumière fera mal aux yeux, les mots ne viennent pas, plus, qu'importe, je ferai autrement.
Septembre est bientôt terminé, octobre aussi, vite, on est en retard pour... Non ?
Range ton cartable, qu'il me dit, il ne te servira plus à rien, c'est fini tout ça.
Tu n'es pas en retard, tu fais tes propres heures, tu grandis tu sais ?
Je ne sais pas.
Tout ce que je sais, moi, c'est que je suis prête, après tous ces mois à m'oublier, après ensemble, après toute cette flotte, après la fac.
Toute seule maintenant, c'est plus dur, c'est excitant, c'est mon tour.
Alors rallume, c'est pas si compliqué.
Un.
Deux.
Trois.
Voilà, bienvenue chez moi.
Voilà, on y est, qu'elle dit en tremblant.

MOI DÉGUISÉE EN OISEAU - 15 Sep 2010

Quelle pièce doit-on fouiller ? Pourquoi es-tu encore là ?
J'ai souvent évité le pire, mes faiblesses planquées sous le tapis.
Je voudrais te dire mille fois que ma lampe éclairera encore longtemps ton visage.
Et même si les couloirs sont un gouffre,
Je te poursuivrais jusque dans les escaliers
Pour qu'on l'on puisse mieux chuter ensemble.

D'EST EN OUEST. - 15 Sep 2010

Personne ne décidera pour moi.
Je réécrirai les règles.
Je construirai mon château
Dans un grand éclat de rire.

BLEUE - 07 Sep 2010

Coincée entre hier et cette nuit,
Je suis bleue et tout autour est bleu aussi
La pluie
Mes doigts
La mer à ma fenêtre
Sauter et me rejoindre enfin
Ouvrir grand
La grande marée
Je m’atteins
Chaque cavité ainsi remplie
Je suis de l’eau
Tu me tues avec classe
Je me répands sur le plancher
M’infiltre entre les lattes
Tu m’a tuée avec classe.

NUIT BLANCHE SUR NOS BOUGIES - 03 May 2010

Souffler bien fort au lever du jour.

photo : Thibaut Leclerre

ELLE EST RETROUVÉE. QUOI ? L'ÉTERNITÉ. - 26 Oct 2009
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Arthur Rimbaud/ Jean-Luc Godard

Le petit chat se frotte aux murs de sa nouvelle maison, fait vibrer ses moustaches, hume l'espace, arrondit le dos, miaule, petite patte, et s'endort. Ici tout est nouveau, le petit chat doit regarder où il pose ses pattes.
Il est temps de faire le tri.
On déballe, on fout tout par terre, et on saute dessus à quatre pattes, niah. C'est fou tout ce qu'on garde par nostalgie.
Allez, poubelle.
Le petit chat se régale tout autant qu'il pleure, griffe, déchire, jette.
Voilà.
Minou se lèche les pattes de soulagement.
Pour le joli, ça défile en boucle, roule, roule, Portugal, lui, lui, Grizzly Bear, Lyon, l'Ardèche, il pleut des châtaignes sur sa gueule de chaton, il se contente de jouer avec, et c'est rudement drôle.
Le petit chat aime, passionnément, et cela de façon très excessive, ça dépasse même son petit cœur de chaton.
Vrai.
Ce n'est rien qu'une petite bête.
Bon, il est temps de commencer à être et à créer.
Allons-y, alonzo, comme dirait Pierrot.

AILLEURS ÉTAIT ICI - 21 Jun 2009
Mais ici, maintenant, est tellement loin...
Sortie de labyrinthe,
Démolition,
Pluie,
Eau de source,
Cascade,
amoureux.
Je me réveille à Nantes les pieds trop serrés dans les chaussures de maman.
On enchaîne,
On fusionne stupidement,
On s'endort en boule sur une table,
On colle des scratchs,
On tend les voiles,
On découvre des oiseaux qui se posent sur des guitares électriques,
On avance mais tout ça de façon nonchalante.

Jeudi, on s'exposera au monde rue de Bitche.
Ce nom résonne de loin, comme une farce, un petit pied de nez.
Oui je suis capable d'exister sans toi.
Non je n'oublie rien mais je t'ignore le temps d'un rond de lumière.

NOS FUSIONS STUPIDES - 09 Feb 2009

Paris neige.
Le squat de Laura.
Les escaliers grincent, les rideaux se poussent, et en haut, et derrière, et partout, il y a des gens, qui vivent, qui créent.
Nous on est là, timides.
On ne bouge presque pas (on chuchote).
On improvise une chambre au dernier étage,
avec deux pans de cartons et du tissu blanc accroché.
On y crée notre cocon, on y glisse des bouillottes
Et puis au matin, en descendant dans la cuisine, on se sent chez nous.
Plus bas il y la salle de répétitions.
Celle dans laquelle je t'ai appris à danser.

DES DÉFIS ET DES SURPRISES - 27 Nov 2008

Tu es venu, tu as suivi les flèches à la craie et les affiches dans les rues, jusqu'à moi.
Des nouvelles du front : ça s'apaise doucement, et on se surprend à rêver d'un Noël hors du commun, face à la mer. Papa, maman, le chat et moi.

RETOUR - 17 Nov 2008

Lyon, retour la tête sous le manteau, bousculée de côté. Revenue enfin, ou déjà, ne pas arriver à trancher. Simple constat. Je suis faible. Mes puces, mes doigts, ma peau encore marquée de toi, et de toutes ces petites choses sans importance en couches fines, comme un mille feuilles à la crème, qui vont s'effriter très vite, elles ne nous mangeront plus je le jure. Demain j'irai mieux, j'aurai rétabli les écarts entre moi et moi dans un saut de chat.

DANS L'OUEST À SON BRAS - 14 Oct 2008

En poésie et papiers éparpillés, en musique et lectures, en chorégraphies de tête au fond d'un bar, en portés acrobatiques dans la rue, sous la couette, sur le sable, nos corps se sont joyeusement surpris à être toujours si bien ensemble. Un bleu sur le bras, un gril intercostal, une joue douce. Nos peaux, jamais rassasiées. Un mot glissé dans une main avant que les portes automatiques ne se referment. Prochaine étape : Paris. Marcher sur des cendres et des souvenirs jaunis, faire valser tout ça.

Les ruelles trop connues resteront muettes.

DES BRAS - 20 Sep 2008

Le train l'emmène, mes bras happent le vide. Pour commencer il y a eu Nantes, puis Lyon, encore Nantes, et Chaudenay et puis Chalon. Toujours les trains, toujours. Il y a eu des mots, des dessins, des parcours, des secrets, des tas d'autres choses. Il y a eu ses bras. Il y aura ses bras, encore, s'y plonger, compter jusqu'à dix, jubiler.

D'OUEST EN EST, DES EMBUSCADES - 20 Aug 2008
Détour par Saint-Nazaire : de la pluie, des regards dérobés, marcher sur des vinyles, du vent, des humains dissous dans un courant d'air et au loin la mer, grise. Nantes encore : des expositions d'art contemporain, des quais, un éléphant, le déménagement de Julien, les beaux livres de la librairie du Lu, les badges jumeaux montagne bleue, le bruit du frigo, l'araignée dans le lit, les macarons au chocolat, la balançoire de Winter & Hörbelt. D'ouest en est, sur les rails, une promesse à entretenir, un fil à raccourcir ou à étendre, c'est selon, la peur au ventre, les doigts froids en attente d'électricité statique. Pour patienter elle colle des étoiles phosphorescentes sur ses joues en espérant qu'il la voit dans le noir, entre deux trains, deux phares de voitures ou deux battements de paupières.

LÀ OÙ LE VENT SOUFFLE - 12 Aug 2008

Nantes, enfin. Chloé et moi toutes petites dans la ville de Julien. Une maison de garçons, un chaton, un café, des yeux qui regardent, Chloé en boule sur un fauteuil. Les quais, du vent dans les cheveux, Sonic Youth. Prendre entre ses bras : tous les sourires, tous les instants, tous les regards, tous les coins de rue, toutes les bourrasques. Pour constituer une réserve. Penser à ouvrir ses bras quand on se sentira étouffer, et on retrouvera un peu d'air d'ici.

APRÈS L'ÉTÉ - 27 Jul 2008

Je me souviens des jolies choses, de la danse, d'Alberto et du hamburger sauteur, et puis de cette fille qui m'a remerciée. Je me souviens de Lou. Je me souviens aussi des Fugaces, et de la larme de Chloé, des Demeurées et du fil (Edina le vert, moi le rose), et du pain, et du tissu qui a essuyé le coin de nos bouches, et du bonbon glissé dans la main. Je me souviens de cette semaine chez Damien, de Gilles et de Fanny, des trampolines et des 1, 2, 3 soleil dans le gymnase. De cette perruque sur la tête de Chloé et de son saut dans les bras de Loïc. Je passe au dessus du reste, vous me manquez un peu quand je passe entre les ponts.

J'AI RÉUSSI - 22 Jun 2008


Les écrans simultanés,
Les lumières,
La musique de Chloé,
Les clic-clic de Pierre,
Ma danse, doucement, j'en bave, un peu, ça se voit, et alors ?
Un 19.
On le crie, on le chuchote, on est fière d'être allée jusqu'au bout.
Les Épeurées terminées, je vais arrêter de ramper.
C'est fini, tout ça, le froid. La peau, on verra.
Toi, pas de nouvelles, c'est mieux, tant mieux, ça aide.
L'avant, on oublie.
Comme dit Lain,
"Si personne ne se souvient de ce qui s'est passé, alors cela ne s'est jamais passé".

PAR LA FENÊTRE - 30 May 2008
Les jours se ressemblent :
Se réveiller tard,
Petit-déjeuner devant Laura Ingalls,
Puis écrire ce fichu mémoire.
Doucement, à tâtons, tasse de thé.
L'appartement est ma petite prison dorée.
Les pauses se ressemblent :
Danser sur la moquette,
Secouer les tapis,
Faire une machine,
Ouvrir grand,
S'endormir avec l'orage qui n'éclatera pas.

Il me reste deux semaines.
Après, je vois pas.

Je n'oublie pas, je n'oublie personne, je maudis le temps que je n'ai pas. Je promets de briller, je jure que je promets et je m'en fous si tu me crois pas. Des retours insoupçonnés dans ma vie, des départs. Je laisse glisser, je retiens pas, je n'ai pas le temps. Quand l'orage éclatera je bougerais peut-être par la fenêtre, et j'irais me jeter dans l'herbe de n'importe quel jardin, je roulerais dix-huit fois et puis je partirais vite parce que l'herbe, ma peau elle aime pas ça du tout en fait.

Lucky - 28 Apr 2008
Retour brutal. On essaie de redescendre et on y arrive pas. On a juste envie de se taire. Trop de vie dans le corps, trop de musique ou trop d'images, je ne sais pas. Laissez-moi tranquille, laissez-moi le plaisir de rembobiner la cassette et de la passer en boucle. Le temps que je range un peu ma tête. Le lit devenu immense reste désespérément immobile. Plus de tour bus qui nous emmène la nuit en ronron et secousses vers une autre ville. Demain, on se réveillera au même endroit que la veille et on ne se cognera pas la tête. Il n'y aura pas de dédales de couloirs et de coulisses et de loges à explorer, pas de sourires volés en passant, pas de petits riens à filmer, pas de Ring my Bell sur scène, pas de pass autour du cou, pas de "bières-wich" en rentrant. Vous me manquez déjà petits humains. Merci de m'avoir gardée près de vous pendant ces quatre jours. Vous êtes beaux même quand vous causez des derniers matchs de foot.

ENVIE, RATAGES, RATURES - 16 Apr 2008
Je ne tiens pas en place, tu es odieux. Les yeux partout, sur toi surtout. Les mains rangées coincées prêtes à saisir et à arracher ton costume. Envie de toi, de bondir, ne plus parler, ne plus essayer d'aller contre, fermer toutes les portes. Je vais seulement me taire ou me limiter aux mots qui pincent très fort et aux dessins sur les nappes blanches. Je suis juste une lionne à la recherche de tes yeux qui brillent. Mais tout a changé, je le sais bien. Je ne tiens pas en place, tu es odieux, et moi je repasse ton costume en silence, et ça brûle.

LES FÊLURES, LA NEIGE ET LE RESTE - 25 Mar 2008

Cadeaux chinés de mon papa : un collier, une petite poupée, 4 assiettes fêlées, une boîte rouge, un médaillon, un haut de dentelle jaune pastel.
En face du magasin d'antiquités, je découvre une maison dont un des murs vient de dégringoler. Je me souviens de la neige, à l'intérieur et à l'extérieur. Je me souviens de l'aiguille de l'horloge du salon, qui continuait de tourner. Je me souviens du porte-manteaux, encore tout plein de manteaux. Je me souviens de la vie figée ici, en plein hiver, en plein jour.

ENTENDS-TU LES AUTRES QUI SE BATTENT À LA PÉRIPHÉRIE ? - 06 Mar 2008

Coller des étiquettes, rayer, rembobiner, retrouver, effacer, mettre de côté. En parallèle, essayer de préserver l'odeur de Balleure : alterner les pulls portés là-bas. Dehors il fait beau mais je ne sors pas. En silence je colle des étiquettes, je raye, je rembobine, je retrouve, j'efface, je mets de côté. À plat ventre sur la moquette. Le vent... C'est le seul qui fait le lien avec le dehors. Il fait bouger les stores et il est aussi là dans ma vidéo. Ainsi je prends l'air sans bouger. Cette idée me fait sourire, le temps de tendre un bras pour saisir une autre cassette. Le sol en est jonché. Ma caméra bouillonne. Je cours après les bandes oubliées, puisque c'est sans douleur, puisque le vent est d'accord. Ce soir quand j'aurai fini je sortirai.

OISEAU-CRÊPE - 05 Mar 2008
Se sentir crêpe
Mais pas oiseau-crêpe
On se retourne et on est cuit
Va falloir réviser sa notice.

BALLEURE AVEC VOUS - 29 Feb 2008

- Photo by Jef -

Apercevoir la maison, tout de suite. Sauter de la voiture, pousser le portillon blanc, toucher le crépis qui s'effrite sous les doigts et tombe en poussière au sol, ouvrir la porte vitrée, bonjour Balleure. Traverser le salon et la cuisine, monter quatre à quatre les escaliers dans la pénombre. Filer vers notre chambre. Elle sent toujours cette odeur indéfinissable qui parfume les cheveux et les pulls au matin. Rouler sur les vieux lits tout mous, ouvrir grand les rideaux, les fenêtres, les volets, les placards, aérer, mais pas trop. Bonjour Balleure, Bonjour ! Poser nos valises. Redescendre, mettre la table dehors, au soleil, huit assiettes, huit verres. Attendre les autres. Vous. Tout semble si parfait.

Je me souviens de l'orchestre de verres, à la petite cuillère.

PEAU / ENTRAILLES / COSTUME - 17 Feb 2008

Je serai dure douce froide forte effacée cachée détachée attachée alcoolique amoureuse dévouée désinvolte attirante repoussante désirable détestable et mes yeux brilleront quand je parlerai de Treplev, je serai Macha, dans Du plomb dans l'aile de Loïc Folleat, "celle qui vit sans savoir pourquoi sur cette terre".

L'HIVER À NANTES EST PLUS DOUX QU'AILLEURS - 09 Jan 2008

Parce que c'est avec toi.
Parce que ma peau va mieux.

Dans les oreilles : Higelin, Ballade pour Izia / Beirut, Nantes

ENFIN LA MER - 30 Dec 2007

Pierrot le fou, Jean-Luc Godard

Le brouillard est tellement opaque
Les yeux plissés
Les mains bleus
La vague.

LA PREUVE PAR TROIS - 16 Dec 2007
Un samedi.
Trois folies.
Trois sourires niais dans la foule.



YEUX ROUGES / CHEVEUX ROUGES - 02 Dec 2007
Dimanche maudit
Camoufler ce qui brûle sous la peau
Pas facile
Tout avait si bien commencé
Charlie à côté de moi couché en boule
J'aimerai pouvoir faire pareil
Et pas me réveiller avant noël
Te haïr avant de t'aimer
Te haïr avant de t'aimer.

UNE NUIT ET J'ÉTAIS CHERCHEUSE - 22 Oct 2007


J'étais Léopoldine, chercheuse et vidéaste anachronique en robe noire, membre de l'UNIFON (université nomade d'investigation fantastique d'observation nocturne). J'étais Léopoldine dans une médiathèque et autour d'une citadelle. J'étais Léopoldine, caméra au poing, pour cette nuit-là, juste celle-là. J'étais Léopoldine, tremblante et timide, face à cette agitation nocturne. J'étais Léopoldine, ils étaient Emilien, Hippolyte et Eugène. J'étais Léopoldine et puis il y avait le public. Nos collègues. J'étais Léopoldine et puis il y avait les autres, cachés, étranges, traqués doucement à la lampe torche. Les noctivores. Je jubilais. Travailler avec toi.

DÉSORMAIS JE NE FAIS QUE TRAVERSER - 07 Sep 2007
Tout finit dans un bâillement au soleil du matin. Nous partons avec nos quatre bouteilles de Puligny Montrachet dans les bras. Tu dormais encore quand je suis partie, la tête enfouie dans l'oreiller. Je n'ai pas voulu te réveiller. J'aurai peut-être du passer une main dans tes boucles brunes et te remercier de m'avoir tenu chaud durant cette courte nuit de "paulée". Je garde tes yeux dans une poche, tes nains de jardin volés dans une autre et espère te revoir l'année prochaine au détour d'un rang de vigne. Vous revoir tous, joyeux vendangeurs du domaine Leflaive. Nabyle, David, Mario, Mathias... Et tous les autres. Même si je sais qu'on ne se reverra pas. Je vais pouvoir ranger mon kit de survie et jeter mes gants en latex rose.

BIENTÔT, LE VOYAGE AU SOL - 14 Aug 2007


Tu n'iras nulle part avec elle
Je prie
Mon doigt enterré essaie de capter une rivière souterraine.

LES PASSAGERS - 26 Jul 2007
Embarquer.
Se retrouver.
Le temps d'un voyage où je te laisse repartir, encore.
En silence je savoure ce putain de cadeau que tu me fais.
Que tu nous fais.
Le bord du monde, bientôt, avec Pierre, bientôt.

APRÈS LE CALME - 01 Jul 2007

Balleure avec Loïc.
En quarantaine.
Dix jours loin de tout.
Dix jours d'écriture, de création, de réflexion intensive, de siestes et de promenades.
Dix jours pour virer mes fantômes.

REVENIR À PARIS - 03 Jun 2007

Paris avec Damien.
Des ballades, des fripes, des robes, des couleurs, Anselm Kiefer, des tomates mozzarella le soir, un appartement surplombant tout Paris, un chat.
Ne pas poser ses yeux sur ce que je connais.
Paris réussi.

ET SOUVIENS-TOI QUE JE T'ATTENDS - 23 May 2007

J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends

L'adieu, Guillaume Apollinaire



J'ME CASSE - 17 May 2007
J'me barre
J'm'arrache
J'prends le large
La mer, vite.

VENDREDI 20 AVRIL - 20 Apr 2007
Il sera temps de défaire notre valise...

SPRING - 07 Apr 2007
Samedi chez Mamie à regarder les vieilles photos au grenier
Puis dans le jardin pour voir comment c'est dans l'herbe
La nuit tombe lorsque mon téléphone clignote
"J'ai envie de toi, mais je ne peux pas"
Sourire
C'est le printemps
Même là où il fait toujours froid.

AU BORD DU MONDE - 13 Mar 2007
Il y a des humains dans des caravanes
Un bateau sous un chapiteau
Des tirs de canon toute la nuit
Du pigment pour ciment sur du bois
Ma marinière tachée à jamais par nos batailles d'enfants
Coups de pinceau de peinture indélébile
Comme une façon de te garder toujours sur moi.



SUCRE GLACE - 03 Mar 2007
Trembler chantilly autour cheveux poils du nez cils cristallisés appréhender la pente retenir la chute pas tomber pas tomber se laisser glisser enfin extase puis faire exprès de se jeter par terre pour freiner la cadence.

SUR LES PAS DE MON FANTÔME - 18 Feb 2007
Dijon, je marche sur nos pas. Je me souviens de notre première rencontre devant ce théâtre, de tes vêtements sans âge, de tes yeux, bleus, du parcours de la chouette jamais trouvée, du chocolat chaud dans le fond de ce bar anarchiste le "Chez Nous", de la cuillère que je faisais tourner dans ma tasse vide pour ne pas dire que j'avais fini, pour ne pas montrer que je buvais tes paroles. Tout cela est si loin. J'en perds mes contours. Brouillard. Je flotte à côté de moi, ailleurs, nulle part, partie, partout.

PLEURE PAS, C'EST RIEN QU'UN PAUMÉ. - 11 Feb 2007

- Photo by Jef -

- Et bois ton chocolat à l'ancienne.
- On dirait de la danette chaude...
- Et alors?

UNE NOTICE POUR CADEAU - 04 Jan 2007

Une jeune fille m'a offert une notice pour apprendre à voler. Étaient jointes à cette notice des mélodies contribuant à cet apprentissage... Les essais furent chaotiques, le vol bancal mais petit à petit l'air m'a chopée de l'intérieur et ne m'a plus lâchée. Portée par les bourrasques, mieux encore, être bourrasque. Tu en oublies ton nom, ta peur du vide, et tu regardes, et tu danses, pas trop vite, au bord du ciel. Merci, Anne-Chloé.
"bien voler, c'est pouvoir se tourner, et se retourner, comme un oiseau-crêpe..."

LE PÈRE NOËL PRÈS DES LAVOIRS - 27 Dec 2006


Il neigerait presque sur Balleure
Le froid vous chope par l'intérieur
Les chiens ont envie de jouer avec des grands chevaux playmobil
Premier noël dans cette maison dont l'odeur teinte les cheveux
Celle qui était chaque été le refuge de nos jeux d'enfants
La maison de mamie
Enfin retrouvée, le temps d'un noël... et du prochain été ?
Les murs tiennent bon, malgré les cris, les rires et les bouchons de champ'
La famille est là, vivante et vivifiante
Je vous aime.

- Photo by Jef -

LE PETIT BAL DU SAMEDI SOIR - 12 Nov 2006

- Photo by Jef -

Chaudenay, la nuit.
Une étrange procession de ballons et d'hommes démarre sans bruit.
Cinq fous en manteau font valser les points d'une ligne qui vole.
Un, deux, trois.
Un, deux, trois.
Un, deux, trois.

LUNDI - 04 Nov 2006

Lundi c'est l'océan et les bourrasques salées
Le petit chocolat chaud du matin sur le vieux port
Et les moules frites et les mouettes.

QU'EST-CE QUE TU ATTENDS ENCORE ? - 15 Oct 2006
Les rires résonnent encore dans cet ascenseur bloqué. La panique aussi. Une larme, quelques éternuements, un air moite, une chaise. Les soirs toute seule sous ma couette à ressasser chaque centimètre de ta peau me font peur, mais d'autres choses moins. Glissons sur cette panique avec légèreté.

PLIC PLOC - 08 Oct 2006
Un peu de pluie pour laver tout ça.
Quelques gouttes dans le cou et on veut être contorsionniste.

DES MAISONS / DES MAISONS / DES MAISONS - 02 Oct 2006

Alice, Jan Svankmajer

Paris tout doux sous la pluie, là-bas ça vient sans prévenir, dédoublage impossible, c'est toujours trop tôt ou trop tard, bientôt repartir, trop de trains, trop de maisons, je ne sais même plus comment je m'appelle.

ÉCARTER LES DOIGTS - 15 Sep 2006

Der Himmel über Berlin, Wim Wenders

Il y a ce bout de tissu blanc sali à force d'être serré dans ma main gauche, il y a l'unique souvenir qu'on garde et tous ceux qu'on balance par dessus bord, ou par la fenêtre du bus, c'est la même chose, il y a toutes ces villes dans lesquelles mon pied trébuche sans raison, il y a toutes ces gares dans lesquelles j'attends le train et beaucoup d'autres choses aussi.

PUTE. - 04 Sep 2006


POLLUX LIKES SUGAR - 04 Sep 2006


Un chien hurle à la mort.
C'est le petit d'à côté dont le dos ne cicatrise jamais.
Je tourne en rond dans la cuisine.
Thé ou tisane? Une baffe ou une tarte?
Marcher pieds nus sur le carrelage,
C'est mauvais pour les organes génitaux.

LE SABLE ÇA PIQUE LES YEUX - 25 Aug 2006

Les étoiles aussi.

GOUTTE À GOUTTE - 12 Jul 2006

Poésie absurde de porte de placard.

RETROUVAILLES PLUVIEUSES - 07 Jul 2006


Un vent de tournage dans l'air... - 26 Jun 2006


LE TEMPS D'UN POURCENTAGE - 10 Jun 2006
Vue sur le parking de Marly.
Soleil dehors, mains froides dedans.
Là-bas les caravanes et le bus magique.
Ici les petits bouts de chacun punaisés aux murs, que le temps a cornés et mis de travers.
Sur le vieux canapé on travaille.
On fait semblant.
On fixe avec obsession l'écran de mon ordinateur.
Tout avance au ralenti...
Sauf mon ventre qui joue du grelot et des trompettes
Et mon coeur qui se prend pour une grosse caisse.

PAR TÉLÉPHONE OU PAR MAIL C'EST LA MÊME CHOSE - 28 May 2006

Hier il m'a jetée dans les hautes herbes
Là où se cachent les pas beaux, les délaissés
Maintenant seule abandonnée aux insectes
Je maudis je vocifère je miaule je pleure
Plus tard j'ai pris mes deux tresses avec les mains
Et je les ai arrachées.

C'EST UNE HISTOIRE DE PASSAGES - 03 May 2006
Avoir vingt ans.
Et grandir d'un coup sous un chapiteau.

BANG BANG YOU SHOT ME DOWN - 23 Apr 2006

Je tire ou je tombe
Je t'aime ou je sombre.

COUPER LE FIL - 06 Feb 2006


Et couper ses cheveux, jusqu'au crâne.

Photo by mani

DARK BLUE - 01 Feb 2006

Lucioles siamoises
Escapade à Stephaniland.

Photo by Pierre

GRAIN DE SEL FLEUR DE PEAU - 29 Jan 2006

Gravée sur l'épiderme
La vie est un grain de sel
Théâtre en noir et ciel
Une chanson qui décolle
Du désir collé sur les doigts

VENT NOUVEAU - 26 Dec 2005

Hier sur un ligne à haute tension, aujourd'hui face à la mer,
Frôlée par un vent nouveau poussant au loin un étrange navire.
Peut-être un jour aurai-je ma place à bord...
Petit homme je pointe mon doigt vers ta rue, Paris m'attend...
Plus d'électricité dans l'air,
Pluie de sel sur les lèvres,
Un peu de sable dans les chaussures,
Petits cailloux dans la poche,
Paillettes de froid sur les cils,
Poumons qui enflent qui enflent,
Respirer enfin pour repartir encore.

Grain de sel dans un théâtre - 01 Dec 2005


Grande pièce toute noire, lumière à la fenêtre, chaises vides
Echelle plantée là, chemin vers nulle part
Un théâtre
Caché ici
En plein centre-ville, après le porche, en haut des marches, derrière la porte
Apprenti saxophoniste près des chaises, timide, silencieux
Poussière d'homme au milieu de rien, mesurant le vide autour de lui
Et puis il y a l'humain là-haut qui explique à un autre
Que ce lieu est à lui
Que ce lieu va bientôt revivre
Paillettes de sel dans ses yeux d'enfant
Bientôt les comédiens et le décor et le jeu des masques
Bientôt les chaises remplies et les yeux rivés sur la scène
Bientôt...

L'AVION DANS LE TRAIN - 23 Nov 2005

I could tell you my adventures beginning from this morning,
said Alice a little timidly; but it's no use going back to yesterday,
because I was a different person then.

Lewis Caroll, Alice in Wonderland

VEILLE SUR MOI (JE VAIS BOIRE DES BIÈRES) - 08 Oct 2005
Hôpital abandonné, objets-souvenirs ramassés, jetés dans le caniveau quelques jours plus tard, parce plus possible de fermer les yeux. Tuyau rouillé de la taille d'un doigt, circuit électrique, lambeau de papier peint à fleurs, plaque dorée de la chambre numéro 4, petits bouts de verres violet, orange, bleu et puis bleu foncé aussi de la chapelle couverte de tags. J'ai tout jeté. Je ne pouvais pas. Veiller sur toi, ça je sais encore faire. Va donc boire tes bières.

UN PETIT AIR DE RENTRÉE - 09 Sep 2005
On tourne en rond. On joue à envoyer des mots dans le vent car on se dit qu'il n'y a plus rien à perdre. Puisque c'est la rentrée. Puisqu'on va repartir dans cette putain de ville en travaux jusqu'au cou. Mais avant, il va falloir goûter la boue, et donner de la grappe. Vous savez, cette chose qu'on appelle vendanges. Et avant, on pourra marcher, le long des quais, avec son père et son ami. On se surprend même à chanter une chanson dont on ne connait pas les paroles pour essayer de faire revenir le beau temps. Un air bizarre qui parle de Jésus. Jesus fucking Christ. Ça n'a pas l'air de marcher d'ailleurs, il pleut toujours. Mais ce n'est pas grave, la mélodie continue. It's timing tragedy...



On se ressemble.
Les yeux, le nez, le tour de tête,
Cet air absent en hiver,
Les mains qui dessinent et qui ramassent n'importe quoi par terre.
Mon papa.

- photo by mani -

OH YOU PRETTY THINGS - 18 Aug 2005
On revient de loin
Vitres baissées
Ouvertes au vent qui s'engouffre
Au vent qui essaie de me faire oublier
A coups de rafale dans la gueule
En vain
Tout est là
Et les larmes s'envolent par la fenêtre
Un petit flacon dans un petit coin de tête
Un chapiteau bleu et vert
Des clous et des bougies, un nouveau blanc doudou
Des yeux et des sourires et une courbe d'épaule
Des visages, plein de visages, ton visage
Et ce baiser
Et cette nuit
Et cette valise.

What else could I say? Everyone is gay... - 26 Jun 2005
Drapeaux dressés et ballons par dessus les grilles
On déambule sur le bitume brûlant et les confettis
Les chars avancent tranquilles
La foule continuera sans nous
Pause.

LÀ OÙ VOUS SAVEZ (Bis) - 13 Jun 2005
On refait le voyage
Lorsque le fou fait virevolter les rêves
A grands coups d'oeil et de déroute
Les rêveurs se mettent à trembler
Ils essaient d'attraper des mains imaginaires
Puis n'osent plus bouger de leur place
Dans le noir
Dans le vide
Car ils font seuls le voyage
Même si devant
Même si derrière
Un autre rêveur est là, lui aussi
Et attend un signe
Une lumière, une clochette,
N'importe quoi qui rassure
Chacun sent un étrange va et vient
Là-bas au loin, ici tout près, des anges s'activent
Le bus démarre
L'étrange voyage commence
On tremble un peu
On ne sait pas ce qu'on va perdre
On ne sait pas où on va
On ne gardera au final qu'un seul souvenir
Un seul
Écrit sur un bout de papier
Écrit là pour toujours.

GARMINE - 13 Jun 2005

Quand la mine de Saint-é s'éteint
Que les trains sommeilllent en gare
Les cinglés vont traquer les ruines et les hangars
A coup de clac clac d'appareils photos
En aparté les fougueux s'aventurent...
(On n'arrête pas la folie d'un coup de sifflet)

IT'S ALL DESIRE - 12 Jun 2005


Chapeau (vert s'il vous plaît) - 05 Jun 2005
rebel rebel une dent de travers là haut ajoutée aux favoris puis une clé qui n'ouvre plus rien maintenant tant de choses inachevées pouf pouf bam si la tête sécrase sur le clavier c'est grave site bancal à moitié recommencé plus d'inspiration tant pis je suis morte au petit jour va chercher la police tiens ya du soleil dehors on est seuls ici maison vide quelques notes de piano bowie ch ch ch changes oh il est parti eh oh reviens toi reviens quoi bonjour

M.O.R.S.E... - 18 May 2005
tournage d'un jour cameraman déchaîné marionalalune ou marionalarobe masquée rigole rigole rigole sur le pont tutu blanc arf on voit mes fesses mes petites bottes pam cloub sur la ferraille saleté de bestiole il m'a piqué au bras oh ils te suivent les moucherons mais pourquoi t'as rigolé ?

LES DINGUES ET... - 11 May 2005
"Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent de scorpions & pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
À quatre heures du matin derrière un téléphone
Quand leur voix qui s'appellent se changent en revolvers
Et s'invitent à calter en se gueulant come on"

05-05-05 - 06 May 2005
Ah ha, oh yeah, you're just a shooting star.



MALKA MOMA - 26 Apr 2005
- Pourquoi tu faisais pleurer les poissons ?
- Parce que j'étais déguisée en cheminée.


- photo by jef -

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.

Jacques Prévert, Déjeuner du matin

TU FAIS FONDRE LA NEIGE - 10 Mar 2005
09h09
Trop tôt pour un bonjour
Des frissons sur la peau
Sa bouche sur ma peau j'hallucine
Le soleil sur la neige
Il fait fondre la neige
Il fait fondre la neige
Tu fais fondre la neige.

C'EST DÉPASSÉ... - 25 Feb 2005


Frissons, caresses. Ta musique a voyagé sur ma peau. Je me suis laissée emporter dans une lente transe vers un état second, où plus rien n'avait de sens, où les mots flottaient au dessus, où ton visage décoloré se superposait au plafond, et ceci juste avec des mots, et ceci juste avec une musique. La tienne. La vie.

"Faut pas crever, c'est dépassé. Faut pas mourir, il y a bien pire... "

MAL DE VIVRE - 19 Feb 2005
Les yeux sont ouverts nous on danse
Heureuses le temps d'une escapade nocturne
D'un dernier verre d'un éclat de rire
D'une ville qui dort sous nos yeux ébahis
Rien n'a de sens
Au matin le goût amer est revenu
On a froid on cherche une épaule
On respire mal
Ici ou là notre petit monde dévoile ses failles.

L'OUBLI - 12 Jan 2005

Compagnie Carabosse, Un jour c'était la nuit

"Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule."
Philippe Delerm, Fragiles

Descendre, filer, respirer - 03 Jan 2005
De retour du froid
Le nez dans un verre
Mirabelle s'il-vous-plaît
Ne plus penser c'était bien
La descente
La vitesse
Le vent piquant je respirais
Retour aux jours mornes
Manque de tout
Manque de toi.

Et le vent incessant
Balaie la neige.

JOUR DE FÊTE - 24 Dec 2004
24 décembre
Vide de toi pleine de monde
Mais qui sont tous ces gens ?
Ils viennent et pénètrent là
Dans ma chambre
M'étouffent de leurs faux sourires
Me décortiquent
M'arrachent à mes songes
Ils parlent fort
Je ne dis rien
Trop de guirlandes et même pas de neige
C'est triste Noël
Attente de frissons
Ensemble
Lorsque les mains tremblent.

- Photo by Jef -

DIMANCHE - 12 Dec 2004
Dimanche brumeux
Dimanche givré
Dimanche sous un parapluie quand il ne pleut pas
Dimanche l'eau glacée de la piscine brûle les doigts
Dimanche on erre au jardin parmi les feuilles et les corbeaux
Dimanche on joue à tacher ses bottes dans la boue
Dimanche on frissonne
Dimanche on court
Dimanche trop court
Dimanche train trop tôt
Dimanche et bientôt lundi.


Derrière la grille ou bien la grille elle-même ? - 09 Oct 2004
"I'm a fountain of blood
In the shape of a girl [...]
I'm a path of cinders
Burning under your feet
You're the one who walks me
I'm your one way street [...]
I'm a whisper in water
Secret for you to hear [...]
You're the intruder's hand
I'm the branch that you break "

Björk, Bachelorette

LÀ OÙ VOUS SAVEZ - 09 Oct 2004
Souvenirs au pluriel. Même si eux voulaient qu'on en garde un seul : un bus magique plongé dans l'obscurité, un blanc doudou porte-bonheur, quelques plumes dérobées, fin duvet au fond de la poche, un voyage vers l'inconnu, des yeux bleus, une danse et un canapé, une valise.

- Photo by Jef -

Nous. - 03 Oct 2004
Juste regarder
Juste creuser plus profond
Juste retirer mon masque
Juste accepter
Juste croire en nous
Je ne vous demande pas de nous comprendre
Juste de faire taire vos reproches
Nous n'avons pas besoin d'ennemi
Nous.

THIS MORNING - 25 Sep 2004

This morning
She held her breath
She didn't want to hear anything
She didn't want to see anything
But she wanted to look pretty
Be pretty for the sun
Be pretty for a flower
Just be

Ombres opposées - 24 Sep 2004
Lui
Elle passe
Devant
Retient ses gestes
Au rythme d’une comptine imaginaire
Elle s’enfuit à contre-jour
Sans se retourner
Un faible sourire aux lèvres
Elle s’enfuit à contre jour
Traverse les rues les places les boulevards
Sème derrière elle des particules d'elle
Sur sa route.

AVEC SON CORPS - 24 Sep 2004
Bientôt la fin
Quelques jours
Quelque pluie
Quelque rien
Elle détourne la tête
Une infinité d’instants
Minuscules miettes de temps envolées à jamais
Qui dérivent impalpables
Elle trace une courbe de la pointe du pied
Se laisse pénétrer par un silence moite
Elle peut même entendre si elle ferme les paupières
Quelques notes éparses
Une mélodie
Sa mélodie
Qui se déguise en comptine pour danseuse en costume pâle
Elle cherche son autre
Se cherche
Son corps la porte à peine
Elle déambule désarticulée
On demande trop d’elle
Des tours des frasques des sourires
Alors elle se cache
Se plie en quatre dans une boîte
Et pour qu’elle trouve le sommeil on éteint les lumières
Nuit.

MUSIQUE, ARBRES, LIGNES, YEUX - 22 Sep 2004

Il faut courir. Prendre un tram au hasard, aimer se perdre, avoir le cœur qui bat vite vite puis monter dans un bus, direction le Soleil, le 3 S, et enfin sauter dans un train, prendre place côté fenêtre, et regarder les arbres qui défilent en musique jusqu'à s'endormir. Réveil dans la foule au milieu de nulle part. Des lettres, des numéros, des escaliers, des gens, toujours des gens. Puis on recommence. Musique, arbres, lignes, courbes, yeux puis plus rien. Et quand tout s'arrête, les yeux s'ouvrent sur un paysage familier. On sourit et on se précipite en titubant. Chalon-sur-Saône, ici Chalon-sur-Saône.

FIRST - 08 Sep 2004
C'est maintenant et ici que tout commence...
Même si nous savons tous que tout comme toujours est à recommencer.
Et que les fantômes rôdent, derrière chaque porte fermée à clé.

Je pars à Saint-Étienne, ville inconnue loin de chez moi, sans personne, juste mes mots, mes bouquins, mes disques, moi, ma peur, juste une pièce, c'est là qu'il faut vivre maintenant, oui c'est ici que tout commence.

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